Mes fils, le jour où j’ai vu chacun de vous voyager, venir dans cette existence
Afin d’éblouir mon avenir et fortifier ma tempérance
Le soleil a incendié du ventre d’autres pays
Des enfants qui, comme vous, étaient aussi innocents.
Voilà que…
— Voilà quoi ?
— Que…
— Que quoi !
— Ma peau noire a couvert le jour
Plus sombre qu’une nuit sans lune
Exempte des astres de nuit et des luminaires du jour.
Car…
— Quoi ?
— Car, une existence ensoleillée est pleine de vices,
remplie d’illusion, d’injustice et d’immondices.
Ainsi fils, vous n’aurez besoin d’aucune lumière
Même pas d’une panse de luciole pour éclairer vos jours
Car, le jour n’a nul effet pour l’aveugle
Voilà que ses yeux ne l’ont donné tort devant la nature.
Soyons aveugle, puisque seul, lui ou elle
Ne portent pas le compresseur du réfrigérateur pour conserver le mal.
Ainsi…
— Et quoi ?
Les jours seront plus doux que les jours de la naissance,
Et que…
— Et que quoi !
Ceux qui ont porté les prothèses du mauvais et de la déraison
L’échangent avec l’appareillage de l’espoir et du pardon.
Puisque…
— Puisque quoi ?
— Puisque vivre c’est composer le mot amour
Car, une vie sans Amour est un fou cauchemar.
